Burkina Faso : Le Secrétaire général de l’ONU condamne « fermement » le coup d’État militaire

shutterstock_354109316.jpg

Lundi, des militaires en uniforme ont annoncé à la télévision nationale avoir pris le pouvoir au Burkina Faso. Le président du pays, Roch Marc Christian Kaboré, a lui été arrêté. Une situation qui préoccupe le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui a fermement condamné ce coup d’État. 

Des militaires ont annoncé lundi à la télévision nationale avoir pris le pouvoir au Burkina Faso, s’engageant au « retour à un ordre constitutionnel » dans « un délai raisonnable ».

Lisant un communiqué signé du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui assure désormais le pouvoir, un capitaine a également annoncé la fermeture des frontières à compter de minuit, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, ainsi que la suspension de la Constitution.

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a lui été arrêté lundi et est détenu dans une caserne de Ouagadougou, a appris l’Agence France Presse de sources sécuritaires.

Dans un communiqué publié par son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a « fermement » condamné « toute tentative de renverser un gouvernement par la force des armes ». Il se dit également préoccupé « par le sort et la sécurité du président Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que par la détérioration de la situation sécuritaire, à la suite du coup d’État ».

Rappelant l’engagement de l’ONU en faveur de la réservation de l’ordre constitutionnel, António Guterres, a ensuite réaffirmé le soutien de l’organisation « au peuple burkinabé dans leurs efforts visant à trouver des solutions durables aux défis complexes auxquels le pays est confronté ».

Les Nations Unies rappellent que l’année dernière, en mai, un coup d’État militaire a été organisé au Mali, tandis qu’une vague d’autres tentatives de coup d’État et de prises de contrôle ont eu lieu à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, y compris la prise du pouvoir au Tchad, au Soudan et en Guinée.

Selon une déclaration d’Annadif Khatir Mahamat Saleh, le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel prononcée devant le Conseil de sécurité plus tôt dans le mois, cette résurgence « est souvent la conséquence de pratiques politiques totalement en décalage avec les aspirations des populations ».

Lors de la publication de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2022 par l’ONG Portes Ouvertes, Illia Djadi, analyste principal de l’organisation en Afrique subsaharienne, a alerté sur la situation du Burkina Faso, qu’il décrit comme un des « épicentre du djihadisme international ».

Il évoque « une crise humanitaire dramatique avec environ 1,5 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays », tandis que « 3 000 écoles sont fermées et qu’un demi-million d’enfants sont privés d’éducation ». Il ajoute que le nord du Burkina Faso « s’est vidé de sa population chrétienne ».

Camille Westphal Perrier (avec l’AFP)

Crédit image : Shutterstock / Dmitrijs Kaminskis

Articles récents >

Résumé des actualités du 14 mars 2025

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >